« Faire partie du Cercle CREDO c’est accéder à l’expertise la plus en pointe, dans l’état de l’art le plus avancé », Gaël Sérandour, Directeur adjoint des investissements numériques à la Banque des Territoires

Ce témoignage est le troisième d’une série de regards sur le Cercle CREDO que nous avons souhaité recueillir auprès de nos membres afin qu’ils s’expriment sur leur perception de l’association et leur participation aux travaux et projets.


Gaël Sérandour est Directeur adjoint des investissements numériques à la Banque des Territoires (membre et partenaire du Cercle CREDO depuis 2012), qui constitue un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts.

Ingénieur télécoms, Gaël Sérandour a orienté, au fil des années, son parcours professionnel vers l’activité de financement-investissement et les relations avec les collectivités territoriales.

La Banque des Territoires compte 200 experts environ des investissements et de différents secteurs d’activité, chargés d’apporter des fonds, en tant qu’actionnaires, dans des projets de développement territoriaux tels que la mobilité, l’énergie, les bornes de recharge de véhicules électriques et un département entièrement dédié au numérique qui compte 50 personnes.

Que pouvez-vous nous dire des investissements numériques de la Banque des Territoires en 2023 ?

L’année 2023 se caractérise par la poursuite de l’activité d’investissement engagée ces dernières années dans les infrastructures numériques : déploiement de fibre optique pour des réseaux à très haut débit, financement de datacenters et de projets de couverture mobile en outre-mer, notamment. Le département des investissements numériques comporte cinq autres thématiques plus récentes. D’une part, les plateformes de gestion de données et de supervision de réseaux qui sont, d’une certaine manière, le prolongement naturel de la construction des réseaux dans les territoires. Nous accompagnons également des start-up françaises qui développent des solutions numériques de smart-city à destination des collectivités et des bailleurs sociaux. Autres thématiques d’investissements : le numérique au bénéfice de la santé (e-santé), l’accompagnement et la valorisation des acteurs culturels dans les territoires et pour finir le numérique sobre au bénéfice de la transformation écologique.

Que signifie pour vous être membre ET partenaire du Cercle CREDO ? Depuis quand l’êtes-vous, comment participez-vous à la vie et aux travaux de l’association ?

La Banque des Territoires s’est rapproché du Cercle CREDO au moment de la grande vague de développement des réseaux fibre. Une des particularités de l’association étant d’être connectée à l’écosystème et de représenter l’ensemble des expertises (industriels, cabinets de conseils, etc.), la Banque des Territoires y a vu l’opportunité d’accéder à l’expertise la plus en pointe, dans l’état de l’art le plus avancé, et ainsi de mieux comprendre les enjeux techniques pour bien investir.

Par ailleurs, nous avons souhaité accompagner des projets particuliers du Cercle CREDO tels que le démonstrateur de réalité virtuelle (et précédemment le bus jusqu’en 2019) ainsi que l’émergence des guides techniques. Ce qui nous intéresse, au-delà de de la connexion à l’écosystème et de la participation aux travaux, c’est ce travail de pédagogie et d’acculturation qui peut aider les collectivités et les élus à comprendre les enjeux.

Selon vous, qu’est-ce qui distingue le Cercle CREDO de ses homologues de l’écosystème des réseaux télécoms ? 

Ce qui le distingue des autres organisations est cette grande expertise en réseau, avec les mises en commun des industriels qui échangent au sein de l’association leurs expertises, parfois même leurs préoccupations. Les meilleurs experts de l’écosystème y font des présentations, des retours et des partages d’expériences. Avec le Cercle CREDO on est assuré que d’un point de vue technologique et technique on trouvera les dernières avancées et les dernières réflexions.       

Quels sont les axes de développement des réseaux sur les Territoires sur lesquels vous menez des travaux et des réflexions ? Pensez-vous que l’expertise du Cercle CREDO peut contribuer à enrichir vos études et projets ?

Tandis que les réseaux très haut débit contribuent à la transformation de la société, je pense qu’il serait intéressant de réfléchir à la transformation des processus industriels, la 5G industrielle et la connectivité, d’étudier comment les industries vont repenser leurs façons de fonctionner et de produire. Le meilleur exemple est peut-être Acome (membre et fondateur du Cercle CREDO) qui est en train de se transformer en accélérant, fluidifiant et améliorant la supervision de ses lignes de production, la traçabilité de ses produits. L’industriel français a entrepris de changer la conception de ses entrepôts et de ses lignes de fabrication notamment avec une connectivité radio au dernier standard avec de la 5G. Toujours sur ce sujet je pense que le Cercle CREDO pourrait réfléchir à un démonstrateur de réalité virtuelle afin de montrer à des chefs d’entreprise de PME les apports possibles de la connexion d’une usine en 5G.

Un autre champ de réflexion et d’étude des experts du Cercle CREDO serait autour des enjeux de la dépose du réseau cuivre sur des fourreaux et des poteaux qui supportent les câbles optiques, notamment parce qu’il est important que demain, ces travaux de dépose ne viennent pas perturber les réseaux fibre devenus des réseaux essentiels.

« Réussir la résilience des réseaux FttH : stratégie et solutions ». Que pensez-vous de ce thème choisi par le Cercle CREDO pour son récent Rendez-Vous de la Fibre le 21 novembre et que la Banque des Territoires a accueilli dans ses locaux ?

La résilience est un thème judicieusement choisi parce que la permanence et la qualité des réseaux fibre, le fait qu’ils soient bien conçus, déployés et exploités et qu’ils puissent être réparés rapidement est un enjeu essentiel. Il faut se poser les bonnes questions et faire en sorte que les acteurs privés et publics se les posent : quels sont les plans de continuité et de reprise d’activité en cas de crise, faut-il enfouir, comment durcir et sécuriser ces réseaux… D’où l’importance, notamment, du guide méthodologique « Elaborer son schéma local de résilience » que la Banque des Territoires vient de publier.