Et si la non-complétude de la fibre mettait à mal la programmation de l’arrêt du cuivre !

Lors de son intervention le 20 mars aux EGRIP à Deauville, Didier CAZES, chargé de mission auprès du Cercle CREDO, a rappelé combien l’atterrissage du déploiement du FttH pourrait s’avérer difficile. Lors de ses propos introductifs à la table-ronde intitulée « Très Haut Débit, tout finir avant l’extinction du cuivre ! » il a attiré l’attention de l’assemblée sur l’urgence à redéfinir certains contours de la fin de déploiement d’un réseau devenu essentiel.

Si sa construction au cours des quinze dernières années s’est voulu répondre à un cahier des charges pour un réseau de loisirs, nombre de manquements aux prérequis à l’extinction du cuivre apparaissent. Alors que les hautes instances décisionnaires s’accordent sur un reste à faire de 4 millions de raccordables et un niveau de complétude optimal en s’appuyant sur des solutions alternatives, des utilisateurs finaux, face à l’arrêt du cuivre, semblent être hors des process à toute migration industrielle.  

Mais, parlons-nous d’une complétude des accès voulue par les architectes de « la fibre pour tous en 2025 » ou d’une complétude des usages, nécessaire à l’extinction du cuivre.  La migration du cuivre vers la fibre ne reste possible que si chaque usage sur un accès cuivre trouve son équivalent sur la fibre, d’où la nécessité d’une complétude calée sur le nombre d’usages et non sur un nombre de boîtes aux lettres. Alors que la BLOM et la BLC sont sur deux ingénierie différentes (un déploiement mono accès pour l’une et un déploiement multi-accès pour l’autre), dans certains cas de figure il pourrait manquer 15 à 20% de fibres surnuméraires afin de satisfaire l’objectif de 100% de de migration possible. 

Et que dire des 2 millions de lignes de la Boucle Locale Cuivre utilisées pour des usages spécifiques (GTB) non identifiées et du 1,5 million de raccordements dits ʺcomplexesʺ en domaine privé qui nécessitent des travaux à la charge du futur abonné. Ainsi, tant qu’on n’a pas résolu le reste à faire en matière de raccordables, pallier le constat de déficit de fibres surnuméraires pour le multi accès ou les usages spécifiques, voire trouver une méthode d’accompagnement des candidats à la fibre confronté au raccordement complexe, la situation d’une non-complétude de la fibre pourrait mettre à mal la programmation de l’arrêt du cuivre. Les divers intervenants de la table ronde, bien qu’optimistes pour une fin heureuse du déploiement de la fibre optique en France ont confirmé que seule l’intervention de solutions alternatives (4/5G, satellite) en complément de la fibre donnera raison à une migration à 100% du cuivre vers la fibre, ne démentant aucun des propos avancés par Didier CAZES.